5 octobre 2006
Waiting for Isobel
Alice a toujours eu l'effet d'un papillon, qui viendrait se poser sur le bord de ma fenêtre quand le ciel est bas.
Alors que j'étais ce matin à ma table, pensant que je pourrais allumer une bougie, elle a frappé doucement à ma porte. Nous prenions une tasse de thé quand elle noua autour de mon cou mon écharpe et me prit par la main. "Il y aura de l'or dans ce jour."
Nous marchâmes entre les roseaux, croisâmes mon coin près de la rivière, mais elle continua. Sa conversation était douce et irisée, son pull vieux-rose, sa démarche de renarde. Je connaissais bien le chemin que nous prenions, le refuge de nos étés adolescents, où elle me fit sentir la douceur d'un baiser et la caresse d'une langue. Ici, nous partagions des tartelettes et des poèmes; comme les papillons, ses cheveux caressaient mon nez. Elle m'apprit la beauté d'une fumée de cigarette dans le soleil. Nous nous assîmes au pied de son saule, – je me souviens de m'être comparé à Musset –, les yeux perdus chacun dans le vide. Alice regardait le ciel, et, comme par le pouvoir de ses yeux, les nuages s'allégeaient en brume; une vapeur d'or enveloppait le saule. La voix d'Alice qui fredonnait frôlait le courant et mes yeux scintillaient du bonheur de l'avoir.
Je serrais sa main.
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